La justice est au cœur du problème car seules les sanctions sévères semblent dissuader les chauffards. Elle doit appliquer les sentences telles quelles sont prévues par la loi. Elle ne peut pas se murer derrière son indépendance et faire fi de la réalité quotidienne des citoyens de la République Française. La justice est l’acteur majeur qui devrait enfin faire diminuer le nombre de tués sur les routes calédoniennes en envoyant un signal fort : la liberté de rouler est aussi et surtout une responsabilité. En ne sanctionnant pas ou peu ces comportements criminels, nous ne pourrons pas endiguer cette hécatombe. Nous sommes ici les 1ers au monde (triste record) en terme de mortalité routière (cf statistiques de l’OCDE) au delà de la Malaisie et pourtant nous avons un réseau routier et une société bien plus structurés.
Les 8 600 signatures actuelles de nos citoyens ne sont elles pas la preuve qu’un changement radical doit intervenir rapidement ? Nous n’acceptons plus que les routes de la Nouvelle-Calédonie soient une véritable roulette russe (4 fois plus de morts qu’en Métropole) et qu’à chaque sortie on puisse risquer sa vie.
• Nous demandons que la répression sur les routes soit effective et appliquée aux lieux réellement dangereux : pointer un radar dans une ligne droite en pleine journée n’a aucun intérêt alors que l’on ne voit personne contrôler les jeunes du côté de l’Anse Vata ou de la Baie des Citrons le samedi soir.
• Nous demandons que les magistrats appliquent les lois : comment peut-on distribuer des peines « placebo » à des conducteurs qui ne manqueront pas de recommencer ? Dans l’affaire de Julien, le responsable encourait 10 ans de prison et finalement n’a écopé que de 8 mois ? 8 mois seulement,qu’il n’effectuera sûrement même pas!
• Nous demandons qu’une cellule spéciale comprenant des psychologues, conseillers juridiques, … soit mise en place pour accompagner les familles de victimes qui à l’heure actuelle sont livrées à elles-mêmes. Si Kévin (frère de Julien) avait été pris en charge et accompagné dès le début, il ne se serait peut-être pas donné la mort. Et ce n’est pas le rôle d’associations privées de se charger de cela.
• Nous demandons qu’une unité spéciale soit créée pour constater les accidents graves ayant entrainé des blessures graves ou la mort afin que des données précises quant à la vitesse du véhicule et les circonstances précises et incontestables de l’accident soient transmises aux autorités judiciaires. Dans le cas de Julien, seul le témoignage du conducteur (qui bien entendu fait tout pour minimiser les faits) sur la vitesse du véhicule a été retenu. Ce n’est pas acceptable, surtout au vu des moyens et formations existantes : du personnel formé et habilité doit désormais faire ces constatations in situ.
Ces demandes sont très loin d’être irréalistes : nous savons tous que la seule volonté de faire changer les choses produira des effets.
Les citoyens attendent ce changement.